Autant de héros potentiels avec, chacun, un destin à accomplir.
Dwyane Wade le leader
S’il en est bien un qui a dû s’adapter plus que tout autre, c’est bien Flash. Il faisait la pluie et le beau temps à Miami, depuis 2003. Pas même le Shaq n’avait tenté de contester son aura. N’empêche, en accueillant son pote Lebron et Chris Bosh, D-Wade savait bien que ce ne serait pas aisé, niveau ajustements sur le parquet. Mais Flash n’a jamais reculé, s’est entêté, a beaucoup discuté avec James et est arrivé à trouver l’amalgame le plus adéquat pour cumuler les victoires. Une ligne supplémentaire à ajouter dans la colonne « qualité » du numéro 3.
Désormais, Wade partage le leadership, le scoring, la création, la pression…un tout nouveau monde pour un go-to-guy habitué à tout faire tout seul. Mais Flash est un capitaine, un winner. Il a su muer et faire évoluer son jeu pour le bien de son équipe. Une dernière marche reste à franchir pour le dire haut et fort : D-Wade est grand. Sportivement, mentalement et humainement.
Bosh doit s’essuyer !
Tout le monde lui a craché dessus! Le chouchou du 1er rang que personne ne blaire ! Bosh, ça a été un peu la cible facile de tous quand il s’agissait de critiquer le Heat. L’ancien raptor a, de plus, offert beaucoup d’eau aux moulins mécontents par des perf’ très légères pour un all-star.
Terminer cette saison par une victoire lui permettrait de faire la nique à toutes les langues venimeuses qui l’ont attaqué depuis le 27 octobre dernier. S’il ne mérite pas franchement tant de succès, Bosh n’a aucune raison de s’en priver pour autant.
Haslem, le Floridien
Udonis Haslem est un natif de Floride. Il y a grandi, joué au lycée et passé son cursus universitaire chez les Gators. Quoi de plus normal que de le retrouver à Miami donc, où il a participé au seul et unique titre de la franchise. Bref, Haslem c’est un pan de l’Histoire-basket de l’Etat des retraités.
Surtout, son retour – après quelques 90 matchs manqués – a coïncidé avec de véritables progrès dans le jeu du Heat. Sa force dans le combat, son boulot défensif, ses rebonds, son envie…Haslem représente l’âme de Miami, le cœur d’une équipe un peu trop « propre. » Loin de la hype, loin de la frime, Haslem – il est passé par Chalon/Saône ! – mérite tout ce qui lui arrive et file un peu d’authenticité à cette nouvelle équipe. Sa belle aventure avec Miami est peut-être loin d’être finie.
Les braqueurs au boulot !
Zydrunas Ilgauskas, Eric Dampier, Jamal Magloire, Juwan Howard…Ils n’entreront sûrement jamais sur le parquet durant la finale. Normal, ils ne servent à rien. Mais ces quatre lascars cumulent 60 saisons NBA. 60 saisons à errer et espérer un titre. Z a lâché son club de toujours – Cleveland – pour suivre Lebron.
Dampier a débarqué en Floride après s’être fait jeter de…Dallas. Tout comme Magloire d’ailleurs (7 matchs dans le Texas). Juwan Howard, lui, tentera de glaner un autre titre que celui du mec le plus surcoté de l’Histoire qui lui colle aux basques depuis son faramineux contrat signé avec les Bullets.
Lebron est en mission
Devant les journalistes, James livre la soupe. Vanter le collectif, mettre en avant ses coéquipiers, le travail défensif de chacun. Il sait faire. Mais on n’enlèvera jamais l’orgueil du bonhomme. Il a eu beau adouber Derrick Rose, reconnaissant que le kid de Chicago méritait son trophée individuel, le King reste tout de même victime de son arrogance estivale. Les fans l’aiment moins, c’est un fait. N’empêche, sur un parquet, impossible de trouver meilleur !
Défensivement, il peut stopper n’importe qui sur n’importe quel poste. En attaque, son shoot n’a jamais été aussi fiable. Niveau gestion, il s’est fait un malin plaisir de détruire les Bulls dans les divers money-times de la série. Le taulier est à Miami. Dépossédé de sa breloque annuelle, il se verrait bien récolter celle du mois de juin. Sans émission de tv, cette fois.
Spoelstra : prouver, prouver et encore prouver
A l’instar de Chris Bosh, lui aussi n’a cessé d’essuyer les critiques. Trop jeune, pas assez charismatique, pas respecté, aucun système offensif…ses oreilles ont sifflé ! Beaucoup voyaient d’ailleurs Pat Riley lui prendre la place comme en 2006 avec Stan van Gundy. Mais le boss gominé a une foi totale en son technicien et ne l’a jamais remis en cause.
Au final, Riley a eu encore raison. Miami a certes galéré mais a trouvé sa meilleure carburation pour les playoffs. La défense représente un étau impénétrable et l’attaque…Bon d’accord, l’attaque c’est l’affaire de Lebron et Wade. Mais n’est-ce pas la meilleure solution ?
Il semble impossible d’intégrer des talents aussi grands dans des systèmes trop stricts. Ils créent, squattent la gonfle et ce, avec beaucoup de réussite. L’intelligence de Spoelstra se trouve donc ici : solidifier la défense et laisser à ses surdoués les clés de l’attaque. De toute façon, l’équipe a été bâtie sur ce principe. Vu les résultats, difficile de lui donner tort. Lui-aussi mérite un titre.