La course au MVP va donner à débattre pendant toute la saison. Ben ouais, le trophée n’est plus réservé à Lebron. Du coup, ils sont un paquet à prétendre au grâle. Un petit nouveau ou un ancien? Un winner ou un joueur méritant? Un meneur ou un ailier? Un scorer ou un passeur? Trop de questions, pas assez de réponses. Alors, soit on se casse la tête et on liste la douzaine de sérieux concurrents qui vont se tirer la bourre pendant encore quelques mois. Soit, on se la joue juge-arbitre, aussi subjectif que le vote final le sera et on se dit que, de toute façon, ils seront plein à être déçus. Du coup, la liste se rétrécit d’un trait et ça va se jouer entre deux bonshommes: Chris Paul et Dirk Nowitzki. Explications.
La saison, c’est si bon. Kobe s’en bat et Lebron ne sera plus jugé que sur sa production d’avril et mai. Bref, les deux meilleurs joueurs du monde ne sont quasiment plus candidats au titre de MVP car ça ne les intéresse plus vraiment. Eux, c’est la bague, le Larry O’brien Trphy, la parade en bus, les magnums de champ’ et les gros cigares. Chacun son truc. New-Orleans et Dalla possèdent autant de chances de connaître tout cela, à savoir pas beaucoup. Du coup, le MVP peut revenir à leurs leaders, méritants, combatifs, Dirk et Chris représentent les seules raisons de venir voir Mavs et Hornets durant toute la saison. Ce sont également eux qui entretiennent le mince espoir de gloire et de réussite de tout une franchise. Enfin, eux – à l’inverse du Black Mamba – n’ont que très rarement l’occasion de se reposer pendant tout le quatrième quart en laissant les seconds couteaux terminer le travail. Pas le même matos à disposition.
La classe, ça compte! Regarder le grand bond enchaîner fade-away, double-pas inversé, shoot à trois points, jeu dos au panier, etc…c’est un peu comme se mater un DVD du « Basket de A à Z. » Le géant européen sait tout faire, pratique un basket léché, possède la plus belle mécanique de tir et reste le seul à afficher une panoplie aussi remplie en toisant 2,13m. Un régal pour les yeux, une référence pour les esthètes, ça compte dans une ligue où les bons gros bourrins ont quand même un peu trop de place. La même chose pour CP3. Le mec court, dribble et voit plus vite que n’importe qui en NBA. Il arrive à voir un coéquipier démarqué avant que ce dernier en soit lui-même conscient. Paul maîtrise tous les fondamentaux du basketteur, la vitesse en prime. Le meilleur dribbleur de la planète, le passeur décisif le plus régulier depuis son arrivée dans la Ligue, un tir qui ne cesse de s’améliorer. Bref, faut chercher longtemps – et encore, pas sûr de trouver – pour le déclarer mauvais dans un secteur de jeu.
Ca gagne! Les Hornets sont la grosse surprise de ce début de saison. S’ils ont quand même lâché un match face aux Clippers, ils n’en restent pas moins 3e de la Conférence Ouest. Un exploit retentissant pour un roster composé d’aucun all-star et d’une seule super-star. Forcément, au moment de voter pour le meilleur joueur de la NBA, ça va peser dans la balance. Sans Paul, l’an passé, New-Orleans avait disparu de la carte NBA. Avec lui, ils se placent parmi l’élite et ont déjà battu un bon paquet de cadors. C’est ça quand le patron est en mode. Pour le Texan, c’est dur de lui coller l’étiquette de « winner » sur le dos mais Dallas sera en playoffs et pourra sûrement compter sur l’avantage du terrain, au moins pour le 1er tour. Si l’effectif des Mavs est hyper-complet, les attaques sans que Dirk ne touche le cuir sont très peu nombreuses. Il est l’âme, le capitaine, le leader, l’attaquant prioritaire de cette équipe. Avec huit succès lors des dix dernières sorties, difficile de le prendre en défaut l’Allemand.
Les Experts. Le MVP doit être hors-normes. On ne peut prétendre au titre de meilleur joueur du monde sans claquer des chiffres affolants. Pour le blondinet texan, c’est simple, il enquille. Du shoot, encore du shoot et toujours du shoot. Devenu une espèce de machine à la Larry Bird, le Mav ne voit même plus les défenseurs en face de lui. 26,3 points de moyenne et tout de même un exceptionnel 55% de réussite dans les tirs de champs. Phénoménal. Hier, il plante 26 unités au nez et à la barbe des Spurs, à 83%, la veille, le Thunder en prenait 34 et l’Allemand tournait à 70%. Ben ouais, ne parier jamais une bibine qu’il ne peut marquer des vestiaires. Pour Paul, le maître-mots, c’est le caviar. Le bon, le vrai, celui qui fait les 3/4 d’un panier où même un coéquipier manchot pourrait mettre le tir tellement les défenseurs sont perdus et cherchent encore la gonfle. L’ancien de Wake Forest est un pur meneur, un expert de la passe millimétré et semble avoir bosser ses gestes d’offrandes avec autant d’application que Kobe ses mouvements de tirs. 10 passes par match, c’est le tarif minimal quand on joue l’animal. Rondo fait mieux mais les coéquipiers ne sont pas comparables.
Jurisprudence. Dirk a déjà reçu le trophée, premier Européen. Il a donc ouvert la brèche. Aujourd’hui, ça ne choque plus personne de parler d’un Allemand comme favori pour le titre de MVP. A 32 ans, ça serait récompenser sa régularité, le fait qu’il sera à jamais l’un des meilleurs shooters de toute l’Histoire et la tristesse de savoir qu’il ne remportera jamais le titre. Pour l’Hornet, c’est Steve Nash qui a montré la voie. Deux fois titré le Canadien. Pourtant, il n’a jamais joué de finale et ne plantait même pas 20 points par match. Mais Nash, meneur-distributeur-scorer-shooter-passeur-créateur de génie possédait d’autres atouts importants pour le jury. Paul, une classe en dessous niveau tir, présente presque la même panoplie, la défense en prime. Le Sun n’a jamais entendu parler de ce mot alors que le meneur de New-Orleans est le meilleur voleur de ballons NBA et un défenseur sur l’homme exceptionnel. TP peut confirmer.
Moins bling-bling. Les trois derniers trophées? Kobe puis Lebron. Ou ce qui se fait de mieux en termes de pub, de sponsors et de sourires estampillés NBA. Les meilleurs joueurs de la planète sans conteste mais aussi, les meilleurs représentants de la NBA selon David Stern. Les dents « ultra-bright », les affiches géantes de Nike, les spots des muppets…Bref, on ne voit déjà qu’eux. Le MVP récompense le travail, le labeur, l’effort et non l’esprit marketing. Du coup, dans l’optique d’une certaine alternance entre les méga-stars aussi présentes sur les parquets que sur Twitter et les joueurs plus sobres, Chris Paul et Nowitzki ont ainsi toutes leurs chances. Un message pour certains qui perdent trop de temps à contrôler leur image plutôt qu’en salle d’entraînement.
Avantage Paul. Comme, il ne peut y avoir égalité, ce sera Chris Paul. Déjà, il ne l’a jamais eu. Aussi, récompenser un joueur d’1,81m, ça fait toujours plaisir! Et ça n’est plus arrivé depuis Allen Iverson. Bon forcément, le parcours des Hornets reste prépondérant. Pour l’instant, ça roule et Paul étant la principale raison de ce succès, devrait en recevoir les lauriers. Certes, mais on est qu’en novembre, la route est encore longue, les concurrents loin d’être décrochés et plus personne ne sous-estime ses Hornets. C’est sûr. Mais CP3, pour la classe de son jeu, son sourire à la Carlton, son leadership, sa défense et le fait qu’il soit le meilleur meneur NBA depuis son arrivée dans la Ligue, mérite le titre de meilleur joueur de la Ligue. Totalement subjectif mais tous les choix le sont.
Les autres
Kevin Durant: James le méritait depuis trois ans avant de l’avoir, Kobe ne l’a eut qu’une seule fois, Durant doit bouffer son pain noir. Comme tout le monde.
Russel Westbrook: Niveau stats, il le mérite. Niveau showtime, aussi. Niveau leadrship, la même. Mais il ne l’aura pas car il ne s’appelle pas Kevin Durant. Dommage.
Pau Gasol: « Petit tu es doué, très doué ; Mais tant que je serais dans le métier tu ne seras jamais que le second ! » The Mask.
Derrick Rose: Sera sûrement pas loin du tout. Gros scorer, fournisseur officiel des top 10 mais un peu trop croqueur pour être sacré comme le meilleur.
Dwight Howard: La seule et unique raison de la bonne marche du Magic, le meilleur défenseur de la Ligue, et il ne se prend même pas au sérieux. Dommage qu’il soit toujours aussi technique que Kris Humphries.
Carmelo Anthony: S’il se barre à Gotham, il aura toutes ses chances…