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Les plaies de la saison #1

8 juillet 2011

carlos boozer chicago bulls

Comme le prochain exercice est encore bien loin d’être lancé, attachons nous au précédent. Et comme c’est facile, bête et méchant, moquons-nous !


Lebron « me, myself » and James.
La saison n’avait même pas débuté. Non, il s’agissait-là d’une tiède soirée d’été. Une de plus à patienter frénétiquement pour savoir. Savoir ce qu’allait devenir Cleveland, connaître le nouveau visage de la Ligue. Problème, le double-MVP a le melon. Mais sévère. Alors, le King s’est dit que se payer un tweet, ça faisait cheap. Une conf’ de presse ? Trop classique. Non, Lebron a voulu son show tv. Du jamais-vu et – tout le monde l’espère – du jamais refait ! Ignoble spectacle d’un mec boursouflé par son égo, à se demander comment il fait pour résister à son reflet dans le miroir… Mais le pire de tout étant la décision en question.

Installer un décorum de star de cinoche, faire languir des millions de fans, mettre une ambiance d’apothéose…tout ça, serait passé si la star-télé avait l’esprit d’une star NBA. En d’autres termes, il aurait pu se la péter façon Oprah si le tout s’était fini par « Je reste à Cleveland et je vous promets que les Cavs remporteront de nombreux titres. » Là, tout un peuple aurait bondit de joie, fier d’être représenté par un leader charismatique et ambitieux.

La réalité fut bien plus triste, le MVP préférant la compagnie de D-Wade et CB1, les plages de South Beach et un destin de « suiveur » et non de leader. Pas le genre de tempérament que les Américains apprécient. Pas du tout même. Un gros raté donc. Au niveau de l’image du joueur bien sûr, mais aussi de son véritable tempérament. Il s’aime trop – ça, on le savait déjà – mais en plus, il milite pour être la star médiatique de la Ligue plutôt que celle des parquets. La plaie de l’année est arrivée avant le début de la saison, balaise !

La blessure de Carlos Boolet. « J’étais chez moi, et on a sonné à la porte. J’ai couru, et je me suis pris le pied dans un sac. J’ai voulu me récupérer mais comme je fais 120 kilos, ma main n’a pas supporté tout mon poids. »  2 mois d’absence pour Boozer et ce, en tout début de saison. Les Bulls se demandent déjà s’ils ont fait le bon choix.

La saison de Carlos Boozer…Il faut quand même se rappeler que mis à part les Three Amigos, la signature de Boozer à Windy City représentait l’autre gros trade de l’intersaison. Pire que sa blessure débile, ce sont ses perf’ sur le parquet qui ont interrogé, durant toute la saison. Puis les questions ont rapidement laissé place à quelques certitudes : la Booz’ fut surcoté (la chance de jouer avec D-Will certainement).
Au final, l’ex-Jazz a simplement baissé dans chacune des catégories statistiques par rapport à l’an dernier. Ou un énième all-star endormi sur son gros tas de billets. Si ses qualités de leader ont toujours fait rigoler, sa régularité représentait son principal atout pour ses coachs respectifs. A Chicago, on espère au contraire qu’il ne stagnera pas longtemps à ce niveau faiblard.

Les playoffs de Carlos Boozer. Comme un bon vieux soap à l’ancienne, la saison de Carlos Boozer fut suivie avec attention par beaucoup de monde. Attendant le fameux « déclic » que l’on aime tant décrire dans les milieux sportifs. Et à l’instar des vieilles séries pourries, l’intérieur a déçu, la sauce ne prenant jamais, le suspense – va-t-il dépasser les 10pts ? – restait quand même très light. Une illustration ? Sa dernière sortie de l’année et l’élimination contre le Heat. Lors du match le plus important de l’année, Boozer signe un probant 1/6 aux tirs, pour 5 pions et 6 rebonds. Sur l’ensemble de la postseason, l’intérieur termine à 12pts et 43% de réussite. Si si, il émarge bien à 16 millions $ la saison…

« Baby, baby » MVP… Où va le monde ? Enfin, la NBA surtout ? Un match des célébrités lors du All-star week-end, je l’accorde, ne prête pas non plus aux plus fortes polémiques. Mais tout de même, Justin Bieber élu MVP lors d’une rencontre à laquelle participait Scottie Pippen. L’ex-Bull l’a d’ailleurs bâché avec le coude ! Pfff…La hype l’emporte toujours chez l’Oncle Sam.

A.I, la tête de turc. Prenez un joueur capable de mettre à genou 80% des meilleurs joueurs actuels de la Ligue, filez-lui un égo monstre, saupoudrez d’un bon vrai caractère de gangster mafieux et attendez qu’il se fâche avec tout le monde. Allen Iverson est triquard en NBA, à tel point qu’il a voulu tenter l’aventure au Besiktas Istanbul. Une blague pour le plus « ghetto » des NBAers. Forcément, ça a clashé rapidement. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’il pourrait bien s’agir d’un arrêt définitif de The Answer. Triste fin pour la tête brûlée la plus attachante de l’histoire récente de la Ligue.

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants

14 juin 2011

dirk nowitzki, dallas mavericks

Un film doit avoir son très très méchant et son très très gentil. Et devinez qui gagne à la fin ?

Un méchant en or. LE méchant – très moche, très méchant, un traitre, un mauvais joueur, un monstre ? pas loin – s’appelle Lebron James. Il était dit que cet homme ne gagnerait pas cette année. Pas après sa « Decision », pas après avoir « trahi » Cleveland – parce qu’il n’avait pas le droit de changer d’équipe ! – pas après avoir « insulté » les anciens (MJ n’aurait jamais fait ça !). Depuis le 1er jour de la saison NBA, Lebron James a été enregistré dans la case de l’homme à détester, à huer. L’Homme à abattre.

Des héros terrassés. Pour que le film soit bon, il faut quand même de l’aventure et un méchant pas si facile à découper que cela. Alors Lebron a joué le jeu, prouvant toute la saison qu’il était bel et bien resté le meilleur joueur de cette planète, classant son équipe en 2nde position de Conf’, régnant sur les Top10 et la majorité des catégories statistiques.
Derrick Rose lui a chipé le titre de MVP – il sourit mieux – mais s’est fait rincer en playoffs. Les C’s – champions en titre à l’Est – n’ont pas survécu non plus. « Dark Lebron » était trop fort…

Un gentil très très gentil. Mais il était dit que la route du Heat se stopperait sur un « Je vous l’avais bien dit ! » En gros, il fallait prouver à James son mauvais choix. Tout le monde était d’accord mais les Bulls – candidats choisis par l’Amérique – ont failli. Du coup, les supporters se sont tournés vers les « petits hommes bleus » pour un remake du déjà peu original Avatar (mais plus gros succès de l’histoire en dollars ! Des chiffres qui parlent à Stern).
Une bande de Texans vivant à la cool, que personne ne prend vraiment au sérieux et qui se retrouve bombardée au centre de toutes les attentions. David contre Goliath. Le décor est planté.

Pas un héros, un anti-méchant. A la tête de l’escouade Mavs, Dirk Nowitzki. Ou tous les observateurs, journalistes, joueurs, coachs, analystes, plombiers, chômeurs ayant – à juste titre – affublé l’Allemand du surnom de « loser » subissent une amnésie temporaire : « Go Mavs !!! » devient le chant le plus populaire aux Etats-Unis. Normal, un ennemi commun rassemble toujours les peuples.
Dirk, lui, c’est le blond-blanc-gentil-humble-respectueux-fidèle à son club. Lebron, c’est le tatoué-méchant-frimeur-grande-gueule-traitre. A la George Lucas, David Stern a aligné les gros stéréotypes pour ne perdre personne en route.

La finale. Deux stars aux antipodes l’une de l’autre. Deux équipes construites différemment. La présentation laisse déjà présager la fin. Une escouade fabriquée à coups de millions, sans vécu ni collectif face à un roster de vieux briscards méritant tous d’enfin choper le graal. Dur de faire plus mièvre mais c’est ainsi. La NBA adore, le public aussi.

2-1. Suivant toujours un scénario pour le moins usé jusqu’à l’os, le méchant domine les débuts. Le héros est dans les cordes, mené et fébrile. 2 succès pour le Heat, 1 seul pour Dallas. Les méchants, froids et sanguinaires, ne sont pas loin du sacre. Comme dans les séries Z, c’est là que le « cerveau » du Mal livre ses secrets, son plan machiavélique au héros avant de se prendre les pieds dans le tapis.

Game 4. C’est bel et bien ce qui arriva dans le Game 4. Lebron James fut pathétique. 8 points, 3/11 aux tirs, 4 balles perdues et une défaite en appelant trois autres. Une parodie de basket pour un joueur qui n’avait jamais connu cela en huit ans de carrière. Jamais. Tombé du côté obscur de la Force, rattrapé par ses démons façon Anakin, il ne pouvait plus gagner.

Entre mièvres et réalités. L’happy End était donc bien lancée. Le Heat devenant une équipe hésitante pour la première fois des playoffs, au moment de conclure. Au moment de prouver aux critiques qu’ils avaient tort de critiquer ce trio fou aussi. Au moment où cela arrangeait tout le monde, en fait.
Les Mavs l’ont donc emporté grâce à des seconds-couteaux trop heureux de vivre une gloire qu’ils pensaient réservée aux être supérieurs de cette Ligue. Dallas c’est la victoire du peuple, de la bande qui y croit plus que les autres. Un sacre qui fait plaisir à tout le monde (ou presque), prouvant que « le basket est un sport collectif. » Et tous les journalistes mièvres de la planète de sortir « Je vous l’avais bien dit ! » (que cette association de malfaiteurs ne pouvait l’emporter !).

Dirk, le meilleur. 2nd MVP européen des finales après TP, Dirk est l’un des plus grands talents de l’Histoire de la balle orange. Son titre n’a rien d’usurpé et ne fait que vanter sa persévérance et son acharnement. Il le mérite et ne le doit qu’à lui. Un héros, un jedi presque. Surtout qu’il a vaincu les forces de l’ombre ! Mais la célébration texane a frôlé l’ambiance vomitive.

Mavs et bisounours. Jason Kidd et ses 38 printemps, ses mômes, sa femme, etc…Jet Terry, Tyson Chandler, JJ Barea, Shawn Marion….Une belle bande de losers ! Personne n’a jamais vraiment supporté cette escouade car elle n’a jamais fait rêver personne.
Trop gentille l’équipe de Cuban pour ne pas se faire braquer par Kobe ou les Spurs. Mais la NBA a changé et avait besoin d’un vainqueur « very nice » pour abattre les « very Méchants. » Sur ce point, Dirk ne possédait aucun concurrent.

Fin d’une époque ? La NBA formate telle une broyeuse tous les tempéraments. Quelques rebelles n’ont pu résister (type Iverson, JR Rider) mais bien souvent, les millions de dollars suffisent à assagir tous les représentants de la Ligue.
On le voit en ce moment, les nouvelles coqueluches se nomment Derrick Rose, Kevin Durant ou Nowitzki. On est très loin du charisme et des réactions colériques des anciens maîtres des bagues : Michael Jordan en tête, Kobe, Shaq ou encore les Celtics.
La hargne, la mauvaise foi, la rage, les fautes et quelques insultes ornaient leur domination sur la Ligue. Un modèle brisé sur l’autel de la médiatisation à outrance du côté de South Beach. Pour gagner désormais, il faut être corporate.

Tout le monde est content. Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Quoique… Pour le coup, le bonheur des Mavs fait le bonheur de… tout le monde ! Mis à part en Floride (et encore), personne ne voulait voir le Heat l’emporter. Aussi, la Ligue ne peut que se féliciter des audiences record de cette année.
Si tout le monde déteste Lebron, personne ne manquerait un seul de ses matchs ! Là est bien l’injustice entourant le King. Le joueur le plus détesté étant également le plus populaire. Pour preuve, le « social MVP » sur NBA.com : James étant en tête avec 121 938 votes. En 2nde place, Dirk en compte à peine le quart : 33 647 voix.

James, born to lose ? Personne ne peut l’affirmer mais Lebron a vêtu l’uniforme du parfait méchant. Celui qu’on appréciera toujours voir perdre contre une histoire plus belle, un destin plus méritant, un collectif plus homogène. L’an prochain, Kobe a une revanche à prendre, Derrick Rose et Kevin Durant en auront terminé de leur puberté et les C’s se lanceront dans une dernière danse. Des escouades que l’Amérique supportera, surtout face à Miami. Et James de se dire qu’un destin de Loser l’attend.

A moins que…Comme il s’agit bien du talent le plus impressionnant de ce siècle en matière de basket, un titre viendra donc sûrement couronner sa carrière. Pour l’an prochain,  un revival de « Rocky 3/ L’œil du tigre » par exemple. Cette saison, la rédemption inachevée. L’an prochain, le règne ?
MJ avait perdu contre Detroit – un collectif – puis Orlando – la relève d’alors – avant de lancer ses deux threepeat. Rocky, lui, se fait gifler par Mister T avant de retrouver ses cadavres de barbaque en chambre froide pour un énième come-back. Lebron en a reçu plus que n’importe qui des uppercuts. A lui maintenant d’enfiler le collant moulant du « gentil ayant compris ses erreurs du passé. » Ca a marché pou Kobe, pourquoi pas pour lui. Et lui-aussi aura ainsi droit à sa belle histoire.

Finals NBA : Le Heat au bord de la rupture…

10 juin 2011

lebron james, miami heat

Entre un Lebron pas dans ses pompes, un Wade à moitié blessé et des Mavs totalement en feu, le match d’hier a envoyé plusieurs signaux bien clairs : Dallas a l’étoffe d’un champion.

Lebron est fautif. Entièrement fautif même ! Oui, il a enfilé son triple-double. Perf historique en finale NBA mais largement insuffisante. Ou quand les chiffres mentent. Car James a été encore très loin de son niveau, hier soir. Incapable de trouver ses marques à l’extérieur, il s’est montré hésitant comme lors du Game 4.
Une impression qu’il n’avait jamais laissée auparavant. Même en début de 3e quart – Wade au repos pour soigner son dos – le king n’a su prendre le leadership du Heat.

Lebron a craqué. Avec un Wade diminué, le numéro 6 a bien tenté de faire la différence dans le money-time. Ce fut à l’image de son match : un ratage complet. Une position – en face – dans un fauteuil à 3 points, manqué.
S’ensuit un gros vent administré par Jet Terry qui décale Kidd pour un primé. Puis ce même Terry se fait plaisir avec un missile longue-distance sur la tronche de Lebron. L’action du match avec un James impuissant. Un symbole.

Les Mavs ne pouvaient pas perdre. Si Miami a un bon paquet de choses à se reprocher sur la rencontre, il n’en reste pas moins des adversaires hallucinants de réussite. Un match à 68% à 3pts (13/19) et 56.5% au total, c’est juste énorme ! En finale, ça devient simplement injouable.
Pourtant, le Heat réalise une belle performance avec 52% à la fin du match. Mais la bande à Dirk ne pouvait perdre hier. L’Allemand se régale, une nouvelle fois, avec 29pts à 9/18.

Miami au plus mal. L’espoir du Heat se retrouve dans la finale de l’an dernier où le futur champion – L.A – s’était, lui aussi, retrouvé mené 2-3 avant de revenir au Staples center. C’est donc possible. Mais pas en l’état actuel. Les Mavs jouent trop bien et Miami trop mal. Surtout sur les moments importants.
Et Wade n’a que deux jours pour récupérer l’essentiel de ses capacités physiques. Et James pour retrouver son âme, son shoot, sa vista, son leadership et son impact. Spoelstra peut allumer quelques cierges avant dimanche.

Lebron encore plus mal. Pour Miami, l’état d’urgence est décrété. Deux matchs pour sauver sa saison, le destin de cette équipe et…l’image de Lebron. Même s’il ne lâche qu’à la dernière seconde du Game 7, le Heat subira les pires critiques. Et ce, de toutes parts. L’ex-Cav va manger sévère, lui qui clamait, cet été, être venu pour gagner. Que pour cela, il avait besoin de soutien fort.
C’est pourtant lui qui failli quand Mario Chalmers, Mike Miller et Udonis Haslem sont très bons. Quand Wade est stratosphérique et Bosh dans le bon tempo. Le seul qui se foire, c’est James. Personne ne s’y attendait mais nombreux sont ceux qui s’en délectent.

Que faire ? Faut-il encore espérer une réponse de Lebron James ? Non. Miami doit faire front en prenant en compte la baisse de régime de son leader. A James de s’adapter et de capter une quinzaine de rebonds et de réussir à défendre ! Voir Marion et Terry passer comme des flâneurs devant le King est simplement inacceptable !
 Aussi, les Floridiens ont trop peu utilisé Chris Bosh, hier soir. Agressif et adroit, il a su mettre en difficulté ses défenseurs mais il n’attire vraiment pas le jeu à lui. Pourtant, Lebron va devoir lâcher la gonfle car il a beaucoup trop de déchets dans son jeu en ce moment.

Place à Wade. Il ne faut plus hésiter, Lebron joue trop. Du moins, en comparaison à son apport. Spoelstra doit se décider à filer définitivement les clés de cette finale à D-Wade. Lui est en mode, agressif et ses drives restent dévastateurs. Moins bien physiquement hier, Flash a délivré quelques caviars exceptionnels. Un impact phénoménal sur son équipe qui lâche dans le money-time quand les balles sont squattées par…Lebron.
Ça fait déjà deux matchs perdus ainsi par le Heat. James est peut-être meilleur, mais Wade, lui, est un winner. Le destin du Heat est entre ses mains et Lebron doit l’accepter et l’aider en lâchant la gonfle. Des ajustements quasi-impossibles à ce moment de la saison. Ca sent mauvais pour Miami…

Les blancs ne savent pas gagner ?

9 juin 2011

dirk nowitzki, dallas mavericks

Injuste que le destin des blancs sur les parquets NBA. Une ribambelle de losers pour une seule et unique star : Larry Bird. Enfin, depuis que les afro-américains ont le droit de jouer bien sûr. Et Dirk, il est gris ?

Minoritaires.  Lui ne gagnera jamais le Slam Dunk Contest façon Brent Barry. Mais Dirk plaide pour la cause à son tour. Oui, les blancs ont leur mot à dire en NBA. Bon, ils resteront minoritaires encore un bon moment – tant que la FFF ne prend pas les commandes de la Ligue, ça devrait aller ! – et se contenteront des strapontins. Ce sport est « black. »

Un emblème. De son côté, Nowitzki englobe tous les symboles. Un Allemand – de vieux ennemis de l’Oncle Tom ! – un Européen – et Stern de se féliciter de la « mondialisation » du basket – un arrière-ailier-ailier-fort-pivot-shooter – le basketteur moderne quoi ! – un mec poli, sympa et cool. Et un grand blond aussi ! Le profil exact de l’Européen si on demandait à un texan d’en dessiner un au hasard. Si Iverson filait de l’espoir à tous les petits, l’étendard des « visages pâles » qui tâtent de la balle orange s’appelle Nowitzki.

Larry Legend. Et ils devaient en chercher un d’étendard ! Des talents blancs, il y en a eu, il y en a toujours. Sans tous les citer, John Stockton a joué deux finales, Steve Nash est double-MVP et Chris Mullin faisait partie de la Dream Team ! Et bien sûr, Ginobili, les deux Gasol ou Andrew Bogut comptent dans le paysage actuel. N’empêche, c’est unanime. S’il faut citer le « meilleur blanc de l’histoire » et qu’on n’est pas centenaire (et donc, pas connu Jerry West sur un terrain, ni Bob Cousy) c’est Larry Bird. Le seul à avoir réussi à….gagner.

Losers ! Car c’est bien là le gros souci de l’homme blanc en NBA : remporter un titre. Gasol possède bien deux bagues mais y est-il vraiment pour quelque chose ? Pas sûr…et en aucune façon, il n’a été un leader. Du coup, retour à Boston et les trois bagues du shooter de l’Indiana. Un grognard, un vrai. Un winner surtout. La différence ne se trouve en rien dans la couleur de peau mais c’est clair, les « tueurs » blancs n’existent pas. A moins que…

Et Dirk surgit ! De tous les losers patentés, Nowitzki semblait borduré la pole-position. Premier Européen MVP, finaliste NBA (2006), leader incontesté des Mavs depuis une décennie…et nothing else ! Dirk s’intégrait parfaitement dans le stéréotype NBA du blanc tétanisé au moment de briller. Mais ça, c’était avant. Toujours plus clutch dans ces playoffs, l’Allemand n’est plus qu’à deux victoires d’un titre. Une possibilité inespérée en début de saison, sauf pour lui visiblement.

Le gentil gagne à la fin ? Si les journalistes US n’ont cessé de présenter Dirk comme l’anti-Lebron, un succès des Mavs pourrait aussi être vu comme la revanche des perdants blancs sur les vainqueurs afros. Le méchant Heat – et son hydre à 3 têtes – vaincu par le gentil allemand. Travailleur, sobre, la NBA ne peut que l’espérer pour son image. Mais cette victoire – si elle a lieu – ne sera pas seulement celle des Mavs ou de Kidd ou de Nowitzki. Il s’agira aussi d’un message : le basket est universel, même les blancs peuvent gagner !

The answer ?

9 juin 2011

allen iverson, slam

Pour son 150e numéro, l’excellent magazine SLAM a rendu hommage à Allen Iverson. Une dédicace dont Lebron James devrait s’inspirer. Car tout le monde attend une réponse…

Nul. Autant, James a frôlé la perfection face aux Bulls. Autant là, c’est carrément la gabegie. Le Game 3 avait déjà annoncé une vraie baisse de régime du roi mais la victoire des siens avait permis d’étouffer l’affaire. Pas le Game 4. 8 points, 7pds mais surtout une inactivité anormale et jamais vue chez « Mr everywhere. »
Pour la première fois de toute sa vie, Lebron a donc été nul sur un terrain de basket. 2 fois sur 4, ça fait beaucoup.

Un problème Marion ? Shawn Marion plus fort que Lebron  James. Il faut l’écrire, le lire et se le répéter pour y croire. Mais c’est bel et bien le constat à tirer des quatre rencontres disputées lors de ces finales. James prend des vents – d’ailleurs, il a mangé sévère aussi face à Jet Terry en 4e quart – comme jamais, ne parvient pas à contrôler le style particulier – un minimum de dribbles – de l’ex-Sun et…souffre en attaque. C’est sûrement la chose la plus surprenante tant Lebron a tout ce qu’il faut pour détruire une zone.
Mais l’activité, les longs bras et les qualités athlétiques de The Matrix le gênent énormément. Et celle-là, personne ne s’y attendait. Et personne ne pardonnera à James si cette domination venait à perdurer.

Mentalement affecté ? Deux thèses peuvent expliquer ces finales catastrophiques du Roi. Soit, il galère véritablement face à Marion et la zone. C’est sûrement une théorie valable mais incomplète. Le souci de Lebron se situe au niveau du cortex cérébral. Ben vi, comme tout le monde, le monstar doute. Sauf que lui, il n’a pas le droit !

Remember Game 2 ! La première défaite du Heat en finale fut terrible avec une remontée folle des Mavs en 4 minutes. Pour Miami, D-Wade en feu ne touchait plus la gonfle et James squattait les attaques. Sans aucune réussite et la défaite à la clé.
Du coup, Lebron a tenté de moins monopoliser le jeu et de laisser Flash fracasser les Texans. Pas bête et très humble de la part du numéro 6 mais attention au dosage ! 17pts en 14 shoots au match suivant, puis 8 pauvres unités (pour 46 minutes de jeu) en 11 tentatives. Après son 17/31 en cumulé sur les deux premières manches, le changement est total. Et fatal.

Débranche…et joue ! « La réflexion annihile l’action. » Rengaine célèbre mais véridique. Depuis ses débuts en Floride, Lebron James réfléchit, pense, analyse. Ses moindres paroles, les gestes les plus simples, ses réactions sur le court, ses regards, etc…Passé au crible sous toutes les coutures, le King a su faire face et mener son équipe jusqu’en finale.
Pourtant à toujours vouloir contrôler son image – autant en dehors que sur le parquet – l’ancien-MVP s’est perdu et en a oublié de jouer son jeu. Doté d’un talent brut sans équivalent, James doit arrêter de réfléchir, se détacher des regards extérieurs et enfin, jouer libéré.

Quelle réponse ? Beaucoup – tout le monde ? – attendent 45 pions enfilés à la défense des Mavs ce soir. Pas sûr pourtant que ce soit la meilleure réponse à apporter pour le King. Bien sûr, il va devoir élever ses standards au scoring mais surtout, c’est son impact sur le match qui sera étudiée. Au rebond, en défense et vocalement, James doit peser, doit se montrer.
D-Wade semble le seul vrai leader en ce moment à Miami mais Flash a besoin de soutien. De se sentir pousser par son meilleur pote, de se sentir plus fort. Car Lebron a ça pour lui. Une confiance qui transpire sur le groupe, transcende le collectif. La meilleure des réponses sera de toute façon une bague. Et ça ne se gagne pas sans son leader.

Finals NBA : Et Dirk manqua…

6 juin 2011

dwyane wade, finals nba 2011

Les Mavs n’ont su profiter des matchs timides de Lebron et Bosh. Nowitzki a, une nouvelle fois, tout fait mais n’a réussi à conclure. Dommage…

Nouveau festival… Parfait. Jusqu’à l’ultime minute, Dirk Nowitzki avait livré le même type de match que d’habitude dans ces playoffs. A savoir, monstrueux. Sorti prendre l’air à 3 points, l’Allemand montrait la variété de son jeu, entre moves d’écoles, fade-away léchés et un score toujours parfait aux lancers. Le 41 termine ainsi meilleur scorer de la rencontre avec 34 points à 11/21 aux tirs et le leadership total sur son équipe. Le grand blond offrait un nouveau récital, ramenant à lui seul – 4 lancers + un dunk – ses Mavs au contact dans le money-time.

…Foirage final. Ce fut donc presque une surprise de voir Dirk manquer la mise à mort du Heat. Une balle jetée en tribune, sous la pression d’une prise à deux, et le dernier shoot. Un move à la Nowitzki mais, pour une fois, la combattivité de Haslem se trouve récompensée et la balle rebondit sur l’arceau pour ressortir. Les Mavs échouent à deux unités et perdent l’avantage du terrain. Dommage, le Heat était prenable.

Lebron aphone. 17pts, 9pds, 3rbds, 2int. Lebron peut toujours se planquer derrière ses stats mais son match d’hier représente l’une de ses plus faibles performances en post-season. Alors qu’il n’a cessé de parler d’agressivité en conf’ de presse, le King s’est montré très timide, passant avec toujours autant de talent – notamment sur le dernier tir de Chris Bosh – mais sans mordant. Il rate d’ailleurs le shoot pour sceller le sort du match à 4.5 secondes du buzzer. Une partition bien terne donc et surtout aux antipodes de ses standards des finales de conférence. Un raté sans frais, mais le Heat ne survivra pas à une nouvelle sortie « correcte » de James.

 

chris bosh, finals NBA 2011

Bosh, l’improbable. Irritant. Voilà ce qu’on peut dire de ce joueur. Incapable de tenir Dirk en défense, il balbutie encore beaucoup trop son jeu en attaque. Il ne crée plus rien et se contente d’un rôle de finisseur. Mais même là, l’ex-raptor ne brille pas vraiment, affichant un 7/18, hier soir. Le pire étant qu’il s’agit-là de sa meilleure perf des finales ! En outre, le numéro 1 n’a même rien apporté au rebond avec seulement 3 prises. Un All-star perdu en somme. Mais un All-star quand même.
Malgré des brouettes de reproches à lui adresser, Bosh est bien celui qui plante le dernier tir du match pour le Heat. Bien décalé par Lebron, il déclenche à six mètres et offre la victoire aux siens. Il ne mérite pas le statut de leader mais a enfilé celui de héros improbable dans sa ville natale.

Regrets et maladresse. Dallas aurait donc pu profiter de cette étrange sortie de Lebron James et de ce match toujours morne de CB1. Mais les Mavs peuvent nourrir d’amers regrets. De retour dans leur salle, les shooters ont pourtant dévissé sec avec 40% aux tirs. Le trio de lieutenants – Kidd-Marion-Terry – termine à 12/33, Jet ratant quelques tirs primordiaux dans le crunch time. L’autre habituel facteur X, JJ Barea, se troue également. Le Portoricain ne parvenant pas à conclure ses lay-ups, il finit à 2/8 pour 6pts et 4 balles perdues.

Wade adore les Mavs. Les Texans doivent ainsi une fin de match serrée à leur leader et à une excellente adresse aux lancers. Pour le reste, le jeu offensif a un brin déraillé. En défense, James n’a pas réclamé l’attention habituelle et Bosh a encore bien vendangé. Reste le cas D-Wade. Et les souvenirs de 2006 refont surface. Forcément, Flash pose d’énormes soucis aux défenseurs texans. Stevenson ne fait même pas illusion et les drives de Wade sont simplement dévastateurs.

 

lebron james, miami heat, finals NBA 2011

 

Ralentir le Flash. En ordre de marche, Flash peut marquer dans n’importe quelle position et fait très mal dès que le rythme accélère. Après ses 36 points du Game 2, il en colle 29 (11rbds, 3pds) à 11/21 aux tirs et ne perd aucune balle. Un match énorme et une impression de facilité – surtout en 1e période – qui font, pour l’instant, de D-Wade, le go-to-guy du Heat sur la série. La dernière fois, la même recette avait plutôt bien fonctionnée. A Dallas de trouver la parade.

Miami : Une finale et des histoires

30 Mai 2011


Autant de héros potentiels avec, chacun, un destin à accomplir.

 

Dwyane Wade le leader

S’il en est bien un qui a dû s’adapter plus que tout autre, c’est bien Flash. Il faisait la pluie et le beau temps à Miami, depuis 2003. Pas même le Shaq n’avait tenté de contester son aura. N’empêche, en accueillant son pote Lebron et Chris Bosh, D-Wade savait bien que ce ne serait pas aisé, niveau ajustements sur le parquet. Mais Flash n’a jamais reculé, s’est entêté, a beaucoup discuté avec James et est arrivé à trouver l’amalgame le plus adéquat pour cumuler les victoires. Une ligne supplémentaire à ajouter dans la colonne « qualité » du numéro 3.

Désormais, Wade partage le leadership, le scoring, la création, la pression…un tout nouveau monde pour un go-to-guy habitué à tout faire tout seul. Mais Flash est  un capitaine, un winner. Il a su muer et faire évoluer son jeu pour le bien de son équipe. Une dernière marche reste à franchir pour le dire haut et fort : D-Wade est grand. Sportivement, mentalement et humainement.

Bosh doit s’essuyer !

Tout le monde lui a craché dessus! Le chouchou du 1er rang que personne ne blaire ! Bosh, ça a été un peu la cible facile de tous quand il s’agissait de critiquer le Heat. L’ancien raptor a, de plus, offert beaucoup d’eau aux moulins mécontents par des perf’ très légères pour un all-star.
Terminer cette saison par une victoire lui permettrait de faire la nique à toutes les langues venimeuses qui l’ont attaqué depuis le 27 octobre dernier. S’il ne mérite pas franchement tant de succès, Bosh n’a aucune raison de s’en priver pour autant.

Haslem, le Floridien

Udonis Haslem est un natif de Floride. Il y a grandi,  joué au lycée et passé son cursus universitaire chez les Gators. Quoi de plus normal que de le retrouver à Miami donc, où il a participé au seul et unique titre de la franchise. Bref, Haslem c’est un pan de l’Histoire-basket de l’Etat des retraités.

Surtout, son retour – après quelques 90 matchs manqués – a coïncidé avec de véritables progrès dans le jeu du Heat. Sa force dans le combat, son boulot défensif, ses rebonds, son envie…Haslem représente l’âme de Miami, le cœur d’une équipe un peu trop « propre. » Loin de la hype, loin de la frime, Haslem – il est passé par Chalon/Saône ! – mérite tout ce qui lui arrive et file un peu d’authenticité à cette nouvelle équipe. Sa belle aventure avec Miami est peut-être loin d’être finie.

Les braqueurs au boulot !

Zydrunas Ilgauskas, Eric Dampier, Jamal Magloire, Juwan Howard…Ils n’entreront sûrement jamais sur le parquet durant la finale. Normal, ils ne servent à rien. Mais ces quatre lascars cumulent 60 saisons NBA. 60 saisons à errer et espérer un titre. Z a lâché son club de toujours – Cleveland – pour suivre Lebron.
Dampier a débarqué en Floride après s’être fait jeter de…Dallas. Tout comme Magloire d’ailleurs (7 matchs dans le Texas). Juwan Howard, lui, tentera de glaner un autre titre que celui du mec le plus surcoté de l’Histoire qui lui colle aux basques depuis son faramineux contrat signé avec les Bullets.

 

 

Lebron est en mission

Devant les journalistes, James livre la soupe. Vanter le collectif, mettre en avant ses coéquipiers, le travail défensif de chacun. Il sait faire. Mais on n’enlèvera jamais l’orgueil du bonhomme. Il a eu beau adouber Derrick Rose, reconnaissant que le kid de Chicago méritait son trophée individuel, le King reste tout de même victime de son arrogance estivale. Les fans l’aiment moins, c’est un fait. N’empêche, sur un parquet, impossible de trouver meilleur !

Défensivement, il peut stopper n’importe qui sur n’importe quel poste. En attaque, son shoot n’a jamais été aussi fiable. Niveau gestion, il s’est fait un malin plaisir de détruire les Bulls dans les divers money-times de la série. Le taulier est à Miami. Dépossédé de sa breloque annuelle, il se verrait bien récolter celle du mois de juin. Sans émission de tv, cette fois.

Spoelstra : prouver, prouver et encore prouver

A l’instar de Chris Bosh, lui aussi n’a cessé d’essuyer les critiques. Trop jeune, pas assez charismatique, pas respecté, aucun système offensif…ses oreilles ont sifflé ! Beaucoup voyaient d’ailleurs Pat Riley lui prendre la place comme en 2006 avec Stan van Gundy. Mais le boss gominé a une foi totale en son technicien et ne l’a jamais remis en cause.
Au final, Riley a eu encore raison. Miami a certes galéré mais a trouvé sa meilleure carburation pour les playoffs. La défense représente un étau impénétrable et l’attaque…Bon d’accord, l’attaque c’est l’affaire de Lebron et Wade.
Mais n’est-ce pas la meilleure solution ?
Il semble impossible d’intégrer des talents aussi grands dans des systèmes trop stricts. Ils créent, squattent la gonfle et ce, avec beaucoup de réussite. L’intelligence de Spoelstra se trouve donc ici : solidifier la défense et laisser à ses surdoués les clés de l’attaque. De toute façon, l’équipe a été bâtie sur ce principe. Vu les résultats, difficile de lui donner tort. Lui-aussi mérite un titre.

Finals NBA : Pourquoi Miami est favori ?

28 Mai 2011

Dwyane Wade Miami Heat

Le Heat est là où on l’attendait. Reste l’épine texane mais le trio magique partira favori. Plein de raisons à cela.

 

 

Le roi est grand ! Beaucoup vont devoir ravaler leurs vannes et leur mauvais esprit. A Miami ou à Cleveland, rien n’a changé. Lebron James est resté le meilleur basketteur de cette planète. Bien entouré, le King peut même se permettre de gérer un peu plus son effort qu’avec les Cavs. Cela le rend encore plus impressionnant lors des ultimes périodes qui – jusque là – semblaient le tétaniser. C’est désormais terminé, une discussion avec D-Wade l’a aidé à se décontracter et James aligne les perfs de folie et s’est amusé à tuer Chicago lors de chaque money-time. Un monstre au sommet de son art. Comme de coutume, les chiffres sont affolants. En playoffs, Lebron c’est 25.8pts, 6.6pds, 8.9rbds, 1.5blks, 1.7stls. Personne ne fait mieux.

 

A la moulinette. Un ex-MVP des finales, le MVP actuel… Pierce et Rose sont tous deux passés à la moulinette quand Lebron a décidé de défendre sur leur râble. On pourrait ajouter Iguodala et Deng à cette liste. Si James est le meilleur joueur de la planète en ce moment, c’est essentiellement en défense qu’il est en train de scotcher tous les observateurs. Capable de répondre à l’impact physique de l’ailier Celtic, le King a broyé D-Rose, ne parvenant jamais à le déborder en vitesse.

 

1, 2, 3, 4. Une espèce de « 1-2-3-4 » de la défense qui peut annihiler l’un des tous meilleurs extérieurs NBA comme le meneur dragster le plus redouté de la Ligue. Pour James, aucun défi ne paraît plus insurmontable. Si son envergure paraît un brin insuffisante pour gêner Nowitzki, il pourrait filer de sérieux maux de tête à Jason Kidd ou encore contrôler Shawn Marion ou Peja. Un élément – la défense – impossible à chiffrer mais qui fait la différence depuis le début des playoffs du côté de Miami.

 

95 matchs plus tard. Le Heat se présente enfin au complet et Spoelstra peut aligner son meilleur cinq. A savoir, les Three Amigos plus Udonis Haslem et Mike Miller. Il aura tout de même fallu patienter 95 rencontres avant de pouvoir assister au potentiel de cette escouade. Il est peu dire qu’elle fait peur. Miller par son adresse extérieure, Haslem et sa grosse défense et ses rebonds, apportent exactement ce qu’il manque au trio star.

 

Un début de banc. Surtout, cela permet d’épaissir un peu le second unit puisque ce sont Mike Bibby et Joël Anthony qui débutent les rencontres. Miami est au complet au meilleur moment. A Dallas, il manque toujours Caron Butler.

 

La défense gagne toujours à la fin. On a beau être d’accord ou non, les meilleures défenses l’ont toujours remporté sur les attaques folles. Le basket est ainsi. Un sport permettant le up-tempo, les accélérations intempestives et les coups de folie. N’empêche, à la fin, ce sont les équipes rigoureuses qui l’emportent. Jusqu’ici, le Heat n’encaisse que 88.27pts par match quand les Mavs prennent 92.53 unités.

 

Parcours trompeur pour les Mavs ? Dallas mérite amplement sa qualification en finale. Un niveau de jeu offensif irréel, un Nowitzki en état de grâce, des role-players au top…certes, mais les Mavs sont passés entre les flammes jusque-là. Portland, sans Oden et avec B.Roy apte pour une seule rencontre, ne possédait pas ce qu’il fallait pour passer face à toute tête de série.
Pas de dispute. Ensuite, Kidd&co sont passés sur les cadavres de Lakers condamnés sans combattre. Enfin, OKC avait un potentiel mais peut déjà se féliciter d’avoir atteint la finale de Conf’. Bref, des Lakers ineptes, pas de Spurs, et aucune série vraiment disputée. Dallas mérite sa place mais ne peut nier que les choses ont très bien tournées à l’Ouest.

 

Plus de bête noire. Pour le Heat, ce ne fut pas le cas. Si Philly s’annonçait bien comme une victime, les trois amis ont coupé la tête du champion de la conférence. Bien sûr, les Celtics n’avaient pas le Shaq et Rondo pas de bras droit…Mais il fallait passer ce cap psychologique et le Heat n’a pas tremblé, ne lâchant qu’une rencontre.

 

Plus de favori. Pareil pour les Bulls. Largement favoris au départ de la psot-season, les coéquipiers de Derrick Rose n’ont grappillé qu’un maigre succès contre le dragster floridien. Le Heat s’est donc offert le scalp du champion et celui du grand favori. Dallas ne peut en dire autant.

 

Avantage psy. Dallas parcourt ces playoffs tels une rédemption. Affronter le Heat se positionne totalement dans cet état d’esprit d’ailleurs. Mais quand même, les Mavs devaient espérer n’importe quelle autre franchise. Cinq n’ont certainement pas suffi pour panser les plaies laissées lors de la seule finale de Dirk. A chaque action d’éclat de Wade, lors de tout moment délicat des Texans, le spectre de la défaite de 2006 hantera le roster. Et les plumitifs ne cesseront de leur rabâcher. Ça peut servir à motiver le sentiment de revanche. Ça peut aussi tétaniser…

 

Le choix de Lebron. Il est arrivé en 2003. Un môme de 18 piges, signé à 100 millions par Nike. Tout le monde attendait le phénomène et annonçait déjà un amoncellement de titres individuels et collectifs pour le natif d’Akron. Pour les breloques persos, James a déjà fait le tour. Son transfert au Heat n’avait qu’un but collectif. Il semble que Lebron a fait le bon choix et l’Elu n’a jamais semblé aussi près du titre suprême.

 

Nouvelle ère ? Surtout, après le flot incessant de critiques subies, ça donnerait encore un peu plus de poids à l’intelligence de ce joueur. D’ailleurs, très peu le voient flancher maintenant. Comme MJ, il a bouffé son pain noir – Dirk aussi ! – et a faim de titres. Son « ère » peut débuter cette année, il le sait bien. Ça ne tient qu’à lui de s’en assurer.

 

Home-court. Bon, ces playoffs ont donné un rôle très relatif à l’avantage du terrain. Miami reste tout de même invaincu en son antre en post-season. Une stat parlante quand les adversaires se nomment Celtics et Bulls. Dallas a bien remporté ses deux rencontres à Oklahoma et au Staples Center mais s’est incliné déjà deux fois à l’extérieur. C’était au Rose Garden de Portland. Il faudra pourtant bien briser la série du Heat pour les Mavs.

 

Deshawn en danger. Chicago peut en parler. Posséder un bon arrière est simplement indispensable en NBA. Au même titre qu’un pivot ou un meneur. Surtout quand le match-up oppose le guard à Dwyane Wade. Et Dallas n’a « que » Deshawn Stevenson à aligner dans son cinq majeur. Un mec honnête défenseur mais n’offrant aucune garantie quant à son impact sur Flash.

 

Terry pour répondre à Flash ? Bien sûr, Jet Terry, lui, joue comme un maestro en ce moment, ne forçant rien et rentrant des tirs phénoménaux comme s’il s’agissait de simples lay-ups. Mais il faudra bien un Terry en feu pour répondre aux assauts de Wade. Si les Mavs sombrent à l’arrière, la finale sera bien plus compliquée.

 

Dirk-dépendants. Les Mavericks développent du beau jeu, délié et collectif mais cela repose surtout sur un seul leader : Dirk Nowitzki. Tout part de l’état de grâce de l’Allemand. Ne ratant rien, les défenses s’adaptent. Quand les Lakers décidèrent de « doubler » sur le grand blond, ce fut feu d’artifice derrière l’arc des snipers embusqués Terry, Barea, Stojakovic. OKC a donc refusé les prises à deux mais ni Ibaka, ni Harden, ni Collison, ni Durant, ni Sefolosha n’ont réussi à le gêner. Au final, L.A a mangé 12.25 tirs primés par rencontre, Oklahoma recevant un Nowitzki à 32 points de moyenne.

 

Quid de l’Allemand ? Une réalité, l’équipe de Ricks Carlisle est largement dépendante de l’état de forme de son leader. A voir donc quel visage montrera Dirk face à Miami. Jusqu’ici, il n’a rien raté, a su être décisif et a mis à mal tous les défenseurs qu’on a osé lui présenter. Certes, mais Miami a un tout autre niveau défensif que les franchises de l’Ouest.

 

Des solutions. Haslem, Bosh, Anthony, James, voire Jones sont autant de possibilités que Spoelstra pourrait utiliser. Le Heat a même évolué en zone sur quelques séquences, face à Chicago. Si Nowitzki continue de tutoyer les étoiles, il n’y aura de toute façon rien à faire. Mais si la défense floridienne le ralentit un brin, ce sera tout le jeu de Dallas qui s’en ressentira.

 

 

 

 

 

 

 

Playoffs NBA : Coup de Bull !!!!

25 Mai 2011

Chicago s’est battu, a dominé un temps et y a cru jusqu’au bout. Rose a eu la balle de match. Mais c’est bien Miami qui l’emporte et mène 3-1. Les Floridiens sont très forts.

 

Fight ! Sur le ring, Shrek file la pâtée aux preux chevaliers, l’âne se régale et réclame : « Coup de boule ! Coup de boule ! » Chicago ne demandait rien mais le Heat lui a collé une sévère mandale. Dans le plus beau match de la série, Miami s’est donc imposé dans la prolongation. Un match marqué par deux défenses exceptionnelles et des gestes phénoménaux.
Pêle-mêle, le poster dunk – appuis deux pieds – de D-Rose sur Joël Anthony, le contre rugissant de Lebron sur ce même Rose, le caviar acrobatique de D-Wade entre 4 joueurs, le dunk fracassant de King James, le block final de Flash…ça n’a pas arrêté ! Largement plus d’un Top 10 pour le match. Les défenses hermétiques poussent les individualités à se transcender. Hier, la série a atteint un niveau stratosphérique.

Rose fané. Derrick Rose a, une nouvelle fois, tout tenté. Il n’y a rien à lui reprocher mais le MVP a failli. Certes, les attentes sont énormes mais le jeune meneur a perdu son duel face à James. Encore une fois. Déjà, en se faisant bâcher violemment par l’ancien-Cav en fin de contre-attaque. Le type d’action qui pèse dans les têtes. Rose verra d’ailleurs 4 de ses tentatives éjectées lors de la rencontre. La conséquence de certaines pénétrations forcées mais le Kid n’a pas trop le choix tant il arrose longue-distance (1/9 à 3pts, 8/27 en tout). Du coup, tout s’avère plus ardu.

Le tir à ne pas rater. Il ne lâche que 6 passes pour…7 balles perdues ! Un ratio inacceptable pour un meneur. Surtout, Rose a manqué le tir de la gagne. Lebron lui offre sur un plateau après une faute offensive. C’est James qui défend sur le MVP. Le Bull accepte le défi, se lance dans une série de dribbles sans parvenir à se décoller du King, il shoote…Airball. James peut souffler.

Ali. Il y a 46 ans, Mohamed Ali punissait Sony Liston en moins d’une minute. Un match qui tue un homme. Hier, les Bulls ont résisté bien plus longtemps mais ont finalement sombré. Le constat est sévère mais Miami paraît simplement plus fort, plus athlétique, plus talentueux surtout. Chicago n’est pas mort, les Bulls ont rendez-vous avec leur public mais rares sont ceux espérant encore un retournement de situation.

Une équipe. LE reproche adressé au Heat depuis le départ de la saison concerne la mainmise des stars sur le jeu. Et c’est vrai. N’empêche, après les bons passages d’Haslem en sortie de banc, ce sont Mario Chalmers et Mike Miller qui ont brillé, hier. Le meneur score 9 points et, surtout, vole 4 possessions en 20 minutes. Quand le Heat galère, c’est aussi lui qui relance la machine en 2e quart.
Et que dire de Mike Miller ! Inutile depuis ses débuts en Floride, l’ancien rookie de l’année s’est réveillé, jouant carrément un rôle clé dans la rencontre. 12 points, 9 rebonds en 26 minutes et un apport inespéré. Au final, 23pts pour le banc floridien (contre 18 pour celui des Bulls). Quand les snipers sont réglés, Miami n’est plus défendable. Ce trio a donc accouché d’une véritable équipe. Au meilleur moment.

 

 

 

Playoffs NBA : CB fait payer cash !

23 Mai 2011

Nul ou du moins largement insuffisant jusqu’ici, Chris Bosh a brillé, hier soir. Le Heat mène la série avec un Game 4 capital en ligne de mire.

Enfin ! D’accord, Boozer ne sait pas défendre et ne possède pas l’impact psychologique de Kevin Garnett. D’accord, les Bulls se concentrent surtout sur Wade et James. D’accord, Bosh n’a pas vraiment pesé en défense (Boozer terminant à 26pts, 17rbds) ni au rebond (seulement 5 prises). Bon, CB1 ne sera jamais le go-to-guy de cette équipe de Miami, c’est certain. N’empêche, la bande à Spoelstra avait un grand besoin de points et d’adresse, hier soir. Et Chris s’est fait plaisir.

13/18 aux tirs et surtout une jolie réussite en tête de raquette, obligeant les intérieurs rouges à sortir de la peinture. Un casse-tête insoluble pour Thibodeau qui n’a su adapter ses systèmes face à la réussite soudaine de l’ex-raptor. Après les 12 petits points de moyenne contre les C’s, Bosh signe là sa seconde sortie à 30 unités en 3 rencontres, face à Chicago. Son envie, sa hargne – des mots qui ne collaient plus du tout avec le joueur, cette année ! – ont impressionné, entraînant tout le roster. Dans son duel face à Boozer, Bosh se sent dominant et ça semble le libérer. Pourvu que ça dure…


Avantage Lebron. OK, Derrick Rose reste un magicien susceptible de réaliser à tout moment, une action simplement inimaginable. Des slaloms à toute vitesse, terminés par une arabesque tout en souplesse, récoltant la faute et les cris de stupéfaction de tous. N’empêche, le taulier sur le parquet – depuis deux rencontres – c’est bien Lebron.
Après avoir porté les siens dans les dernières minutes du Game 2, le King s’est mué en passeur-défenseur. Un truc de fou que cette capacité à faire ce dont son équipe a le plus besoin. Et James évolue actuellement à un tout autre niveau que n’importe quel être humain encore dans la course au titre. Après seulement quelques minutes de jeu, le numéro 6 vient déjà bâcher sévèrement Boozer. Il se retrouve ensuite au 5e rang des gradins après une interception !

Défenseur-passeur. Surtout, James agit tel un chef de meute et Joël Anthony se nourrit de cela avec appétit (4 contres en 1er quart pour le pivot).  Mais hier soir, Lebron ce fut également 10 passes pour aucune balle perdue. Un meneur qui fixe deux à trois défenseurs, qui voit les appels, sert dans le timinq son power en forme ou ses shooters libérés, Mike Bibby en profitant pour aligner deux banderilles.
Pis, six prises dans la raquette et l’impression qu’il était simplement partout et toujours en avance sur la concurrence. Un nouveau match monstre donc – 44 minutes passées sur le parquet – et une victoire en poche. James n’est – malheureusement pour les Bulls – jamais aussi fort que lorsqu’il prend l’ascendant. A Thibodeau de trouver la parade. Pas sûr qu’elle existe…

Derrick manque de pétrole. En face, Rose pioche toujours avec son shoot (8/19) et ne parvient pas à créer des décalages suffisants pour délier le jeu de son équipe. Surtout, c’est son absence d’impact dans le dernier quart (2 points seulement) qui a laissé une sale impression. Le Heat s’est bien adapté sur la défense du pick-n’roll, Rose terminant bien souvent dans une forêt de bras. Des choix défensifs libérant Carlos Boozer, mais rendant la vie bien plus difficile au génie.
Moins physique que Wade ou Lebron, le jeune meneur a eu du mal à tenir la distance sur toute la rencontre et a donc sombré dans les dernières minutes. Là où son équipe ne sait habituellement que lui filer la gonfle. Mais Rose a fait quelques mauvais choix, a manqué de spontanéité, de créativité. Depuis deux matchs, le Heat domine la guerre tactique de la défense. Une prouesse face aux Bulls.



Peut mieux faire ? Si Bosh fut étonnamment incisif hier soir, D-Wade n’était, lui, pas très bien luné. Flash a trop forcé, perdant 4 ballons pour seulement 3 passes décisives et shootant à 6/17.
C’est donc un Heat avec encore une marge de progression qui s’est imposé hier soir. D-Wade a tout de même réussi à planter quand Miami accéléra dans le 3e quart puis s’est aussi battu comme un diable dans la peinture (9 rebonds). Aussi, il défend sec et n’est pas pour rien dans le match moyen de Rose. N’empêche, l’on se dit qu’avec un Bosh enfin retrouvé, un James phénoménal, un Wade adroit pourrait rendre cette armada simplement injouable. Heureusement pour Chicago, ça n’est pas encore le cas.


Et si on scorait…C’est un peu inéluctable. Quand les deux meilleures défenses du pays s’affrontent, l’attaque fait souvent la différence. Chicago est comme tout le monde. A savoir incapable de stopper le trio star du Heat avec certitude et régularité.
D’où un besoin de planter. Et ce, par l’intermédiaire d’autres personnes que le seul Derrick Rose. Problème, après les 34% du Game 2, les Bulls ont shooté à 41%, hier (contre 51% pour le Heat). Hormis Taj Gibson (11pts en 12min à 5/6) et, dans une moindre mesure,  Carlos Boozer (8/19), personne n’était en mode du côté de Windy City. Deng n’inscrivant que 14 pions en 13 shoots, sans provoquer le moindre lancer.

Chute à l’arrière. Le poste 2 est bien une faiblesse à Chicago où les 3 joueurs concernés – Bogans, Krover et Brewer – cumulent 11 points. D’ailleurs, le banc – tant vanté jusqu’ici – n’apporte que 9 unités – pour 4 joueurs – sans Gibson.
Parmi ce festival de briques, c’est bien notre « Jooks » national qui tire son épingle du jeu ! Un seul point pour le chevelu, 0/4, 2 balles perdues et…un shoot balancé –dans la raquette – terminant…au dessus de la planche ! Sur les trois premières rencontres, l’ancien Gator est à 6pts de moyenne à 29% aux tirs.


Une raquette en progrès. Avec le retour d’Udonis Haslem (8pts, 4rbds), Erick Spoelstra a, semble-t-il, trouvé sa rotation pour les playoffs. Exit donc les balourds Ilgauskas, Dampier, Magloire ou encore Juwan Howard. Joël Anthony squatte la place et Haslem vient le soutenir. Du muscle, un brin d’adresse et beaucoup de hargne. Voilà ce dont a besoin le Heat dans la peinture, surtout à côté de Bosh. Le secteur intérieur ne domine donc toujours pas mais ne représente plus une tare avérée du roster floridien.

Quelles solutions ? En face, Thibodeau a perdu Omer Asik. Un géant aux mains carrées mais un combattant qui ne semblait pas de trop. Surtout, le coach de l’année doit trouver l’homme susceptible de faire sauter le verrou défensif de Miami. Un tandem Rose-Watson pourrait être tenté, gaver de balles Boozer dans l’optique de faire sortir Bosh aussi… Mais les solutions du roster sont déjà largement exploitées par Thib’. Et la meilleure – l’unique ? – d’entre elles, est déjà connue de tous : elle s’appelle Derrick Rose.