Alone. Carmelo Anthony reste un personnage à part dans l’univers NBA. Un brin incompréhensible et un brin incompris aussi, Melo vit plutôt mal cette situation qui le laisse très en retrait derrière les autres grandes stars: Kobe bien sûr mais surtout, le trio du Heat. Pourtant, le niveau de jeu n’a rien à y voir. Mais regarder ses potes de Team USA se regrouper en Floride alors que lui stagne au sein d’une franchise qui n’avance plus depuis deux ans, ça lui frise la moustache à l’originaire de Big Apple.
Lui-aussi apprécierait former une escouade folle et furieuse avec un ou deux all-stars à ses côtés. D’où les rêves de New-York et une cohabitation joviale avec Amare et pourquoi pas Chris Paul. D’un coup, les perspectives de titre s’ouvriraient pour l’ancien « Orange Man » de Syracuse. Du moins, c’est l’avis de tous les observateurs. Mais Carmelo ne fait absolument rien comme tout le monde. Donc, ce postulat – pourtant des plus séduisants – n’est toujours pas à l’ordre du jour. Question de priorités.
Chic, du fric! En fait, ce qui semble le plus préoccupant pour Carmelo reste (malheureusement) la hauteur de ses émoluments. Vouloir le maximum – autour de 16 millions de dollars la saison – reste cependant incompatible avec un trio star. Lebron, Wade et Bosh l’ont compris, acceptant de baisser leurs prétentions salariales. A ce qu’on sait, ils parviennent tout de même à survivre. Mais Melo’, lui, le fric, il trouve ça trop chic.
Lock-out dans le viseur. Tous les joueurs le savent, les négociations entre la NBA, les proprios et les joueurs ne sont pas prêtes d’aboutir et tout pousse à croire que ce sont bien les dirigeants qui arracheront la décision. D’où des salaires revus à la baisse et un Melo qui ne pourra plus demander autant qu’actuellement. Le Nugget souhaiterait donc boucler l’affaire immédiatement, histoire de choper quelques millions supplémentaires.
Sportivement débile. Bon, il ne faut pas être une lumière pour comprendre une stratégie totalement pécuniaire. Sportivement par contre, il n’y a malheureusement rien à sauver. Melo’, s’il décide de partir cette saison, sera échangé. Forcément contre quelques-uns des meilleurs éléments de la formation qu’il rejoindra. Donc, le titre ne sera toujours pas d’actualité, surtout si la destination se nomme les Nets.
L’an prochain, comme Free Agent, Carmelo Anthony pourra par contre choisir sa destination sans que Denver ne puisse réclamer aucune contre-partie. Vu son statut, Melo’ aura de toute façon droit au maximum – ou presque – en termes de salaire. Les Nets étant sur le départ pour la Grosse Pomme, les contrats pub devraient être bien supérieurs à ceux du Colorado, s’il conservait son idée de rejoindre le club de Prokhorov. Surtout, Carmelo arriverait dans une équipe – les Nets ou autre – ayant conservé ses meilleurs joueurs et donc de vraies chances de jouer le titre. Bref, bouger maintenant représenterait un cadeau offert aux Nuggets et une nouvelle preuve du manque de discernement de ce surdoué des parquets. Pour quelques dollars de plus…
Quelle priorité? Les joueurs ultra-doués, la Ligue n’a vu que ça. Les joueurs ultra-titrés, eux, se comptent bien plus facilement. Certains choix décident de toute une carrière. Agé de 26 ans, Anthony sait son prochain contrat comme primordial pour la trace qu’il laissera en NBA. S’il venait à faire le choix sportif, il connaîtrait, l’été prochain, le bonheur de choisir la destination la plus à-même de lui ouvrir la route vers le titre suprême. Pour cela, il va cependant devoir accepter un sacrifice financier – 10-12 millions la saison au lieu de 16-17 – et la cohabitation avec une autre grande star. Forcément au Madison, son éventuelle association avec le Stoud’ fait saliver tout le monde – la NBA y comprit – mais pour qu’elle puisse voir le jour, il faudrait un Carmelo enclin à modifier ses priorités. En est-il seulement capable?