L’été 2010 était l’événement le plus attendu de ces dernières saisons. Une période estivale qui, effectivement, à redessiner la cartographie NBA. Entre tous ces gros trades, difficile de s’y retrouver. Après une vingtaine de rencontres, on fait donc le point sur ces changements d’adresse.
Catégorie: Celui qui est doué mais un peu couillon
Carlos Boozer (Chicago)
Ben la Booz a voulu enjambé un sac, s’est emmêlé les pinceaux, s’est viandé pis a raté tout le début de saison. Un brin benêt l’intérieur surtout que pendant ce temps-là Chicago jouait bien et son remplaçant dans l’Utah, Paul Millsap, se révélait comme la grosse surprise du début d’année. Revenu depuix trois rencontres, Boozer a souffert le martyre contre le Magic puis les C’s avant d’enfin retrouver quelques sensations face aux Rockets. On attend confirmation…
Catégorie: Celui qui était attendu nul et qui répond présent!
Hedo Turkoglu (Phoenix Suns)
Etrange parcours que celui de Turkoglu. A l’instar de toute sa carrière, il a, cette saison, montré le meilleur et le pire de son basket. Le meilleur, c’était cet été avec sa sélection nationale et une belle médaille d’argent pour les hommes du Bosphore. Le pire, c’est depuis le début de la saison avec les Suns où le Turc n’arrive à rien, a déjà perdu sa place dans le cinq et voit son temps de jeu diminuer comme peau de chagrin. Un bide, mais un vrai.
Catégorie: Celui qui veut saisir sa dernière chance
Shaq O’neal (Boston Celtics)
Le Shaq, à Boston. L’idée avait de quoi faire frémir, un Laker historique dans la maison verte. Mais l’adaptation du Big Aristote s’est faite aussi rapidement qu’efficacement. Voir le Shaq jouer le parfait role-player défensif, éclater des gros dunks sur les caviars de Rondo, filer l’accolade à Garnett et vêtir la casquette de l’intimidateur fait plaisir. Surtout qu’il fait tout cela avec joie et la conscience de posséder là, une chance réelle d’aller arracher une dernière bague, histoire de partir à la retraite tranquille. Et pas devancé par Kobe…
Catégorie: Celui qui se refait une réputation
Michael Beasley (Minnesota Timberwolves)
Il faut bien l’avouer, Michael Beasley épate son monde. Deuxième choix de draft, il était en train de se perdre en Floride, n’arrivant pas à sortir de l’ombre de D-Wade. Incapable d’élever son niveau de jeu, on le voyait s’enterrer encore un peu plus chez les Wolves. Mais non. Comme d’hab, c’est là où on l’attend le moins que Big Easy se refait la cerise. Au fin fond du Midwest, les loups ont donc trouvé un leader offensif inespéré. Beasley se fait plaisir, joue libéré et se lâche. Bien plus régulier qu’à Miami, il a même planté un buzzer beater contre les Clippers. La grande raison – avec évidemment Kevin Love – de l’exercice pas si catastrophique de Minnesota, c’est lui. Personnellement, sa carrière semble enfin lancée.
Catégorie: Celui sans surprise et tant mieux!
Al Jefferson (Utah Jazz)
Le club de Jerry Sloan avait clairement limité les risques. Jefferson est une machine à double-double. Réputé pour son étique de travail, sa régularité et son efficacité au rebond, Jefferson a vécu le début de saison dans l’ombre de Paul Millsap. Depuis le replis de Millsap, c’est bel et bien Jeff’ la première option intérieure et il ne déçoit pas. Utah joue sûrement un meilleur basket que l’an passé et le doit en grande partie à son duo intérieur.
Catégorie: Celui qui doit prendre soin de lui
David Lee (Golden State Warriors)
Du 27 octobre au 10 novembre, David Lee squattait la raquette de Golden State pour six victoires en huit rencontres. Une blessure plus tard et les Warriors affichent un bilan négatif. L’équation n’est donc pas très difficile à déchiffrer. Avec un intérieur intelligent et travailleur comme l’ancien Knick, les joueurs d’Oakland proposent un jeu beaucoup plus complet et moins stéréotypé que seulement des shoots longue-distance. En défense et au rebond, Lee apporte énormément tout comme du point de vue de la fixation intérieure libérant des espaces pour Curry et Ellis. Bref, s’ils veulent conserver une chance de jouer la post-season, les Warriors ont besoin de leur power.
Catégorie: Celui qui a bien fait de se tirer
Trevor Ariza (New-Orleans Hornets)
Depuis toujours, Ariza a la bougeotte et ne s’attache jamais à une adresse particulière. Il avait déjà flairé le bon coup en quittant le Magic pour les Lakers pour aller chiper un titre. Cet été, il a préféré les Hornets aux Rockets. Pas forcément le meilleur choix de prime abord. Pourtant, entre les blessures de Brooks et de Yao, Houston a déjà dit adieu aux playoffs. Côté Hornets, c’est l’inverse puisque la bande à Chris Paul a débuté tambour battant. S’ils calent un brin en ce moment, les frelons devraient se battre jusqu’au bout pour la post-season. De son côté, Ariza force bien moins que dans le Texas, défend toujours autant et se constitue une solide réputation de shooter derrière l’arc. Tout bénef.
Catégorie: Celui qui s’est fait volé la vedette
Chris Bosh (Miami Heat)
Arrivé à Miami pour constituer le duo majeur du Heat avec Wade, Bosh se retrouve le 3e larron de l’entente cordiale des stars. Derrière James, forcément et, surtout, seul point d’impact dans la raquette floridienne. Problème, le secteur intérieur représente l’énorme faiblesse de l’équipe d’Erick Spoelstra. Ca ne peut être que la faute d’un seul homme mais bon, il s’appelle Chris Bosh, concourait pour le titre de MVP l’an dernier et montre des limites inquiétantes pour un ancien franchise player. En gros, il enchaîne et fait ses stats contre les mauvais, puis se fait marcher dessus par Kevin Garnett, Dwight Howard ou Dirk Nowitzki. Sans l’arrivée de Lebron, le Heat lui aurait sûrement offert un coéquipier un peu plus doué que « Z » ou Eric Dampier mais l’ancien Raptor va devoir se débrouiller seul dans la peinture et aller au charbon. Ce qui n’est définitivement pas sa plus grande force.
Catégorie: Ceux qui font gagner
Raymond Felton et Amare Stoudemire (New-York Knicks)
Deuxième de leur division, cinquième de leur conférence, devant Chicago, à un rien du Heat ou des Hawks…Cela suffit pour dire combien le recrutement des Knicks paye en ce début de saison. Ca fait presque une décennie que le Madison n’a plus vibré pour les playoffs. Ce pourrait bien être pour cette année tant l’équipe de D’Antoni semble avoir pris goût au succès. Une équipe qui joue toujours autant l’attaque mais avec un vrai meneur ravi d’avoir quitter le jeu stéréotypé de Larry Brown. L’ancien de UNC se fait plaisir et cumule les double-double et les alley-hoop pour « Stoud. » Ce dernier – le transfert le plus onéreux de l’été – a mis un peu de temps à prendre la température de l’équipe comme de la ville. Mais depuis trois semaines, on l’appelle « Patron » dans les travées de Gotham. Un gros coup de gueule, une poubelle encastrée dans le mur d’un vestiaire et Amare a mis tout le monde au diapason. Réapprendre à cette franchise délabrée que la victoire, ce n’est pas que pour les autres, voilà ce que réussit ce joueur d’exception. Plus personne ne parle d’un intérieur orphelin de Steve Nash ou d’un éventuel manque de leadership. Le transfert de l’été le plus probant, c’est Stoudemire chez les Knicks. Lui, la pression, il adore ça et il est en train de transformer littéralement la franchise de Pat Ewing. Et tous les fans de NBA l’en remercient.
Catégorie: Celui qui n’est pas parfait
Lebron James (Miami Heat)
On lui demandait quoi à James, finalement? D’être le premier joueur depuis Oscar Robertson à cumuler un triple-double de moyenne, de squatter les trois premières places du Top10 tous les soirs, de titiller les 72 succès des Bulls 96 avec le Heat et de s’entendre immédiatement avec D-Wade et Chris Bosh. Pou l’instant, Lebron est donc bien en retard sur les temps de passage prévus cet été. Comme un être humain en fait, il a dû digérer la haine dont il fait désormais l’objet aux States, appréhender son changement de statut, comprendre son nouveau rôle sur le parquet, répondre aux sollicitations médiatiques toujours avec le sourire et se rendre à l’évidence qu’il avait encore pas mal de boulot avant de réussir son pari. La route sera difficile pour le King. Boston, Orlando, Chicago, San Antonio ou L.A sont autant d’équipes plus fortes, plus rodées, plus complètes, plus homogènes que son Heat. les soucis dans la raquette ne sont pas de son fait, le manque d’impact à la mène non plus, les blessures de Haslem et de Miller encore moins. N’empêche, si le Heat se foire avant les finales, l’échec sera retentissant et il sera celui d’un Roi autoproclamé et toujours sans couronne. Qu’il claque 38 points aux Cavs ne change absolument rien. C’est en playoffs qu’il sera jugé. Ca lui laisse du temps pour faire prendre la sauce à Miami ou pour sombrer sous la pression. Si James n’est en rien le seul responsable des mauvais résultats de Miami, sa carrière – grand joueur ou loser surcoté? – se joue pourtant bien cette année.