Nul ou du moins largement insuffisant jusqu’ici, Chris Bosh a brillé, hier soir. Le Heat mène la série avec un Game 4 capital en ligne de mire.
Enfin ! D’accord, Boozer ne sait pas défendre et ne possède pas l’impact psychologique de Kevin Garnett. D’accord, les Bulls se concentrent surtout sur Wade et James. D’accord, Bosh n’a pas vraiment pesé en défense (Boozer terminant à 26pts, 17rbds) ni au rebond (seulement 5 prises). Bon, CB1 ne sera jamais le go-to-guy de cette équipe de Miami, c’est certain. N’empêche, la bande à Spoelstra avait un grand besoin de points et d’adresse, hier soir. Et Chris s’est fait plaisir.
13/18 aux tirs et surtout une jolie réussite en tête de raquette, obligeant les intérieurs rouges à sortir de la peinture. Un casse-tête insoluble pour Thibodeau qui n’a su adapter ses systèmes face à la réussite soudaine de l’ex-raptor. Après les 12 petits points de moyenne contre les C’s, Bosh signe là sa seconde sortie à 30 unités en 3 rencontres, face à Chicago. Son envie, sa hargne – des mots qui ne collaient plus du tout avec le joueur, cette année ! – ont impressionné, entraînant tout le roster. Dans son duel face à Boozer, Bosh se sent dominant et ça semble le libérer. Pourvu que ça dure…
Avantage Lebron. OK, Derrick Rose reste un magicien susceptible de réaliser à tout moment, une action simplement inimaginable. Des slaloms à toute vitesse, terminés par une arabesque tout en souplesse, récoltant la faute et les cris de stupéfaction de tous. N’empêche, le taulier sur le parquet – depuis deux rencontres – c’est bien Lebron.
Après avoir porté les siens dans les dernières minutes du Game 2, le King s’est mué en passeur-défenseur. Un truc de fou que cette capacité à faire ce dont son équipe a le plus besoin. Et James évolue actuellement à un tout autre niveau que n’importe quel être humain encore dans la course au titre. Après seulement quelques minutes de jeu, le numéro 6 vient déjà bâcher sévèrement Boozer. Il se retrouve ensuite au 5e rang des gradins après une interception !
Défenseur-passeur. Surtout, James agit tel un chef de meute et Joël Anthony se nourrit de cela avec appétit (4 contres en 1er quart pour le pivot). Mais hier soir, Lebron ce fut également 10 passes pour aucune balle perdue. Un meneur qui fixe deux à trois défenseurs, qui voit les appels, sert dans le timinq son power en forme ou ses shooters libérés, Mike Bibby en profitant pour aligner deux banderilles.
Pis, six prises dans la raquette et l’impression qu’il était simplement partout et toujours en avance sur la concurrence. Un nouveau match monstre donc – 44 minutes passées sur le parquet – et une victoire en poche. James n’est – malheureusement pour les Bulls – jamais aussi fort que lorsqu’il prend l’ascendant. A Thibodeau de trouver la parade. Pas sûr qu’elle existe…
Derrick manque de pétrole. En face, Rose pioche toujours avec son shoot (8/19) et ne parvient pas à créer des décalages suffisants pour délier le jeu de son équipe. Surtout, c’est son absence d’impact dans le dernier quart (2 points seulement) qui a laissé une sale impression. Le Heat s’est bien adapté sur la défense du pick-n’roll, Rose terminant bien souvent dans une forêt de bras. Des choix défensifs libérant Carlos Boozer, mais rendant la vie bien plus difficile au génie.
Moins physique que Wade ou Lebron, le jeune meneur a eu du mal à tenir la distance sur toute la rencontre et a donc sombré dans les dernières minutes. Là où son équipe ne sait habituellement que lui filer la gonfle. Mais Rose a fait quelques mauvais choix, a manqué de spontanéité, de créativité. Depuis deux matchs, le Heat domine la guerre tactique de la défense. Une prouesse face aux Bulls.
Peut mieux faire ? Si Bosh fut étonnamment incisif hier soir, D-Wade n’était, lui, pas très bien luné. Flash a trop forcé, perdant 4 ballons pour seulement 3 passes décisives et shootant à 6/17.
C’est donc un Heat avec encore une marge de progression qui s’est imposé hier soir. D-Wade a tout de même réussi à planter quand Miami accéléra dans le 3e quart puis s’est aussi battu comme un diable dans la peinture (9 rebonds). Aussi, il défend sec et n’est pas pour rien dans le match moyen de Rose. N’empêche, l’on se dit qu’avec un Bosh enfin retrouvé, un James phénoménal, un Wade adroit pourrait rendre cette armada simplement injouable. Heureusement pour Chicago, ça n’est pas encore le cas.
Et si on scorait…C’est un peu inéluctable. Quand les deux meilleures défenses du pays s’affrontent, l’attaque fait souvent la différence. Chicago est comme tout le monde. A savoir incapable de stopper le trio star du Heat avec certitude et régularité.
D’où un besoin de planter. Et ce, par l’intermédiaire d’autres personnes que le seul Derrick Rose. Problème, après les 34% du Game 2, les Bulls ont shooté à 41%, hier (contre 51% pour le Heat). Hormis Taj Gibson (11pts en 12min à 5/6) et, dans une moindre mesure, Carlos Boozer (8/19), personne n’était en mode du côté de Windy City. Deng n’inscrivant que 14 pions en 13 shoots, sans provoquer le moindre lancer.
Chute à l’arrière. Le poste 2 est bien une faiblesse à Chicago où les 3 joueurs concernés – Bogans, Krover et Brewer – cumulent 11 points. D’ailleurs, le banc – tant vanté jusqu’ici – n’apporte que 9 unités – pour 4 joueurs – sans Gibson.
Parmi ce festival de briques, c’est bien notre « Jooks » national qui tire son épingle du jeu ! Un seul point pour le chevelu, 0/4, 2 balles perdues et…un shoot balancé –dans la raquette – terminant…au dessus de la planche ! Sur les trois premières rencontres, l’ancien Gator est à 6pts de moyenne à 29% aux tirs.
Une raquette en progrès. Avec le retour d’Udonis Haslem (8pts, 4rbds), Erick Spoelstra a, semble-t-il, trouvé sa rotation pour les playoffs. Exit donc les balourds Ilgauskas, Dampier, Magloire ou encore Juwan Howard. Joël Anthony squatte la place et Haslem vient le soutenir. Du muscle, un brin d’adresse et beaucoup de hargne. Voilà ce dont a besoin le Heat dans la peinture, surtout à côté de Bosh. Le secteur intérieur ne domine donc toujours pas mais ne représente plus une tare avérée du roster floridien.
Quelles solutions ? En face, Thibodeau a perdu Omer Asik. Un géant aux mains carrées mais un combattant qui ne semblait pas de trop. Surtout, le coach de l’année doit trouver l’homme susceptible de faire sauter le verrou défensif de Miami. Un tandem Rose-Watson pourrait être tenté, gaver de balles Boozer dans l’optique de faire sortir Bosh aussi… Mais les solutions du roster sont déjà largement exploitées par Thib’. Et la meilleure – l’unique ? – d’entre elles, est déjà connue de tous : elle s’appelle Derrick Rose.